Phénix
Une sirène nage vers la surface
La peur se lit sur son visage
Elle arrive dans une impasse
Derrière elle, un cri de rage
Elle se retourne prestement
Vers le monstre aux tentacules noires
Qui la chasse obstinément
Ne lui laissant aucun espoir
Elle hurle dans sa direction
Le corps tendu par ses cris
Toute sa rage et sa frustration
Sur celui qui la poursuit
Mais elle voit avec horreur
Qu’elle-même s’est transformée
En la rage et la laideur
Que jusqu’alors elle combattait
Sa peau de piques s’est hérissée
Ses dents pointues retroussent ses lèvres
Ses mains griffues ne savent plus caresser
Ses yeux ne perçoivent plus les rêves
Elle part dans un trou se terrer
Pour s’y laisser mourir, amère
Des êtres informes viennent la chercher
Et font d’elle leur prisonnière
Une rue, un homme sur un banc
Fusionne avec son ombre aux yeux d’acier
Il a honte, part en pleurant
Dans une ruelle sombre se coucher
Recroquevillé, en lui il se referme
Mais une main vient toucher la sienne
Il voit le visage d’une sirène
Emportée par des ombres qui la tiennent
Il plonge à sa suite
Ne voulant pas la laisser
Et sa folle poursuite
Le mène en une ville dévastée
Sur les murs se dessinent des portraits
De lui. Puis les briques en puzzle
Se mélangent pour révéler
L’image de ses ennemis ou idoles
Il arrive devant une grille de fer
Il sait que la sirène est là
Mais notre héros, pas très fier
N’ose plus faire un seul pas
Un épagneul blanc et brun
Dévale la rue à toute vitesse
Il se place au côté de l’humain
Et l’encourage avec tendresse
Alors, l’homme entre dans le hangar
Il voit la sirène enchainée
Son visage émaciée, ses yeux hagards
Fixés vers un point qu’il n’ose regarder
Il décide cependant de faire face
Et se tourne vers le geolier
Mélange instable de feu et de glace
De rage et de peine mêlées
À la ceinture de l’homme
Une épée est apparue
Il la pointe vers la bête qu’il somme
De partir ou il la tue
Le monstre est avalé par l’ombre
La sirène retrouve toute sa beauté
Les chaînes qui la retenaient tombent
Ses écailles miroitent, argentées
L’homme et la sirène fusionnent
En une silhouette enflammée
Qui monte, s’abandonnant comme
Un phénix aux ailes déployés
Le jeune homme se relève en silence
Dans la ruelle où il était couché
Il s’époussète et avance
Son ombre de nouveau à ses pieds
par Caroline Dewaele
le 29/12/2019
Image de couverture : Pixabay – HG-Fotografie
bravo…j’ai bien aimé cette histoire… mais n’y a t il pas plus de détails sur le mal que sur le bien et leur futur…
merci belle conteuse
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Merci Flora ! Ce poème est en fait un petit conte et en reprend certains codes : la sirène personnifie une qualité de l’homme… L’accent est mis sur le combat et sur le courage de faire face à ce qu’il y a à combattre avec justesse… et sur la victoire finale ! 😉 Je vois beaucoup de bien là-dedans, moi… ;p
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