L’archère

Une femme coiffée d’une peau de bête
Avance, juchée sur son cheval blanc
Parmi les arbres dépouillés de leurs feuilles
Par l’hiver. La nature en deuil
De sa déesse ne revenant qu’au printemps
La laisse passer, semblant la connaître

Le soleil transperce soudain la brume
La jeune femme, en un éclair
Prends son arc, une flèche de son carquois
L’encoche et prestement l’envoie
Vers le ciel d’un bleu si clair
Qu’il paraît de la mer l’écume

L’archère, rapide, ne cesse de tirer
Flèche sur flèche vers les cieux
Son cheval courant de plus en plus vite
À travers les arbres et branches qu’il évite
Ses sabots ne touchant plus le sol boueux
Il suit de sa cavalière les traits

Le cheval lancé à pleine vitesse
Court maintenant dans le ciel avec allégresse
Mais la femme peine à rester
Sur la selle de son destrier
Elle glisse inexorablement
À la crinière se retenant
Emportés par la course folle
L’arc et le carquois s’envolent
Le cheval part de tous côtés
Menant l’archère dans une danse endiablée

La cavalière parvient à calmer son effroi
Et apaise sa monture avec délicatesse
Des ailes poussent alors sur ses flancs
En beau Pégase la révélant
Lui permettant de voler avec justesse
Dans un nouveau ciel bleu-roi

Le cheval descend en douceur
Vers un paysage verdoyant
À peine ses sabots ont-ils touchés terre
Que le destrier s’évapore dans l’air
En mille particules d’un blanc
Rappelant des étoiles la lueur

La jeune femme n’a plus son arc d’azur
Mais à son côté tinte une épée
Sur laquelle un scarabée se dessine
Gravé dans la lame fine
Elle contemple ce pays à explorer
Souriante, prête à de nouvelles aventures

par Caroline Dewaele
le 28/12/2019

Image de couverture : Pixabay – TheDigitalWay