Je me souviens
La vie en tourbillons colorés
M’embarque, je me laisse bercer
Remuée, bousculée de tous côtés
« Assez ! » Ne plus bouger, freiner
De tout mon poids résister
Mais je me lasse, épuisée
À bout de souffle, je m’extraie
Souffler, s’allonger, se laisser flotter
Jetant un regard désabusé
Sur le tourbillon du passé
Je m’en détourne, sur mon lit douillet
Je m’endors. Rêver, ne plus penser,
Me taire… Et je me souviens
Des volutes d’eau lumineuses
De ma chevelure soyeuse
De mes écailles colorées
De ma voix enchantée
Je me revois plonger
Puis rapidement remonter
De mon corps cambré
La surface effleurer
Le soleil s’y reflétant
En mille diamants
Que j’emporte sur ma peau
Les semer à travers les eaux
Je monte de plus en plus haut
En magiques salto
Décrocher des parts du soleil
Et les déposer en arc-en-ciel
Dans la mer… Je me souviens
Je combats ma torpeur
Me relève avec douceur
Je plonge à nouveau
Au plus profond de mon eau
Je m’élance avec grâce
Et transperce la surface
Virevolte de plus en plus haut
Me transformant à tous niveaux
Redevenant ce que j’ai toujours été
Un poisson doré, un poisson ailé
par Caroline Dewaele
Le 25/12/2019
Image de couverture : Pixabay – PublicCo